L’été est bel et bien là, les fortes chaleurs aussi ! Comme beaucoup d’entre nous, vous avez envie d’installer une climatisation dans votre maison pour gagner en confort et protéger de la chaleur d’éventuels occupants fragiles tels que les tous petits et les séniors.
Mais est-ce une bonne idée ? NON et on vous explique pourquoi…
Le confort : phénomènes physiques et ressenti individuel
Avant de prendre la décision d’installer une climatisation, il faut comprendre de quoi parle-t-on quand il s’agit de confort d’été.
En été, la chaleur vient de l’extérieur…
Le rayonnement solaire estival s’invite dans nos logements en 1er lieu par nos fenêtres, en particulier s’il n’y a pas de bonnes protections solaires (volets, brise-soleil…) ou si elles ne sont pas utilisées à cet effet. Mais ce rayonnement entraîne aussi l'augmentation de la température des parois (murs, fenêtres, toit) qui deviennent de véritables radiateurs si elles ne sont pas correctement isolées ! Jour après jour, la température intérieure grimpe et l’inconfort s’installe.
La chaleur extérieure s’infiltre aussi par des entrées d'air dûes à des défauts d’étanchéité de la maison ou encore du fait d’une ventilation simple flux, qui permet le maintien d’une qualité d’air correcte mais fait entrer de l’air chaud (contrairement à une ventilation double flux - voir plus bas).
… mais aussi de l’intérieur
En effet, dans notre logement des quantités de chaleur importantes sont dégagées lors de nos activités quotidiennes tels que la cuisson des aliments, l’utilisation d’appareils électriques qui dégagent de la chaleur (réfrigérateur, téléviseur, aspirateur...) ou encore l’utilisation d’eau chaude pour la douche ou la vaisselle. Ce qui fait grimper de manière significative la température dans le logement.
N’oublions pas non plus la présence des occupants, puisqu’un adulte dégage environ 100 à 150 W de chaleur dans son environnement en étant au repos ou en ayant une activité légère.
Nos modes de vie peuvent être adaptés pour limiter et contrôler ces apports de chaleur interne, mais ils ne pourront jamais être réduits à 0. Comment peut-on alors faire pour maintenir un confort intérieur correct ?
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Nos ressentis face au confort d’été
Entre données mesurables…
Dans notre ressenti du confort d’été, plusieurs phénomènes physiques mesurables entrent en jeu :
- la température de l’air
- le taux d’humidité
- la vitesse de l’air
L’impact de la température de l’air sur notre confort est assez intuitif. Pour se maintenir à 37°C, notre corps a besoin d’évacuer de la chaleur. Plus la température ambiante est proche de celle de notre corps, plus il devient difficile d’équilibrer sa température.
Mais le taux d’humidité a aussi une importance majeure. En effet, s’il est bas, la transpiration va pouvoir mieux s’évaporer ce qui nécessite de l’énergie, soutirée à notre corps, ce qui lui permet alors de se rafraîchir.
Par ailleurs, un courant d’air (par exemple induit par un ventilateur) augmente les échanges par convection entre l’air et notre peau et permet aussi, en renouvelant l’air en contact avec notre peau, une meilleure évaporation de la transpiration.
C’est ce phénomène d’évapotranspiration qui nous permet de supporter des températures au-delà de 37°C. Mais c’est aussi pourquoi, en cas de canicule, il est important de boire beaucoup d'eau et de compenser le sel perdu par la sueur.
… et perception individuelle
Nous le voyons très facilement dans notre entourage, les critères de confort sont variables d’une personne à l’autre. Ils varient aussi au cours de la vie en fonction des périodes, de notre état de santé, de notre fatigue, de notre physiologie et de notre âge.
Toutefois, si nous avons un contrôle limité sur l’état de notre santé et de notre physiologie, le ressenti du confort est aussi une question d’habitudes. En effet, le corps humain est capable d’être confortable sur une plage de température assez large et n'a pas besoin d’être maintenu dans un environnement à “20°C été comme hiver” comme le proposent certains promoteurs de la climatisation.
5 bonnes raisons de ne pas installer une climatisation
Installer une climatisation n’est pas forcément une bonne idée ! On vous explique pourquoi.
1. Le risque de choc thermique
Il s’agit d’une réaction du corps suite à un changement brutal de température. Il peut intervenir lorsqu’il existe une trop grande différence de température entre extérieur et intérieur.
À partir d’un écart de 7 °C avec la température extérieure, nous sommes exposés à un choc thermique. Ainsi, s’il fait 40 °C dehors, le logement ne devrait pas descendre en dessous de 33 °C.
2. Les méfaits sur la santé
Les principaux impacts sur la santé liés à l’utilisation d’une climatisation sont des irritations et infections des zones ORL, sans oublier le blocage des cervicales, des torticolis si le climatiseur est mal orienté.
Par ailleurs, lorsque le climatiseur n’est pas entretenu et le filtre n’est pas changé régulièrement, les bactéries se développent et des moisissures apparaissent pouvant provoquer des allergies et infections avec des symptômes tels que des maux de tête, le nez bouché, une gêne respiratoire ou des irritations de la peau…
3. L’augmentation significative de la consommation d’énergie
Comparatif climatiseur versus ventilateur
La puissance d’un ventilateur varie entre 20 et 80 W (50 W pour la majorité des modèles). Ainsi, pour une heure d'utilisation, la consommation est de 0,05 kWh (pour un modèle de 50W).
Les brasseurs d'air en plafonnier ont quant à eux une consommation un peu plus élevée.
Pour un climatiseur mobile (monobloc ou avec split, peu efficace à cause de la sortie extérieure = une source d'entrée d'air chaud) ou fixe (PAC air/air réversible), le fonctionnement n'est pas continu. Cependant une fois allumée, il a une puissance moyenne de 1500 W (pour une pièce) parfois plus. La climatisation a donc une consommation qui est en moyenne 20 à 50 fois plus élevée qu'un ventilateur !!
Ainsi pour 1 heure d'utilisation, la consommation est de 1,5 kWh (basé sur une puissance de 1500 W).
Si on prend comme hypothèses :
- une utilisation de 6h/jour pendant l'été (~ 92 jours)
- un coût de l’électricité de 0,18 €/kWh
On se retrouve pour le ventilateur avec un coût de 5€ (0,05kWh x 6h x 92 jours x 0,18 €/kWh) contre 150 € pour la climatisation (1,5kWh x 6h x 92 jours x 0,18 €/kWh)
Un petit calcul plutôt significatif !
4. La nécessité d’un entretien important et régulier
Comme vu plus haut, chaque climatiseur a un filtre qui devient un véritable bouillon de culture d’éléments pathogènes s’il n’est pas régulièrement dépoussiéré. Par ailleurs, les bouches de soufflage de l’air doivent aussi être fréquemment nettoyées à l’eau savonneuse.
Un entretien annuel plus complet est préconisé afin qu’un professionnel inspecte le filtre et vérifie le circuit du fluide frigorigène.
5. L’impact négatif sur l’environnement
En cas de fuite, les fluides frigorigènes sont très problématiques en termes d'émission de gaz à effet de serre. L'usage de la climatisation augmente d’année en année, d’épisode caniculaire en vague de chaleur, multipliant ainsi les émissions de GES.
“Les taux d’équipements en climatisation chez les ménages sont en constante augmentation, passant de 14% en 2016 à 25% en 2020.” selon un billet de l’ADEME (du 30 juin 2021). “La climatisation est aujourd’hui responsable de près de 5% des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment, en premier lieu par leur consommation énergétique.”
Cette étude de 2020 met également en avant certaines disparités d’équipements selon le type d’habitation.
“31% des propriétaires de maisons individuelles contre 20% des ménages qui habitent en logement collectif sont équipés de climatiseurs. … Il est donc impératif de maîtriser cette évolution pour en limiter l’impact au maximum.”
Lutter contre la chaleur l’été sans installer une climatisation
Quelques conseils avisés pour éviter d’installer une climatisation
Lors d’un précédent article, nous avions partagé 5 astuces pour rafraîchir sa maison sans installer une climatisation. Car pour lutter contre la chaleur, il faut avoir de bons réflexes !
- Fermer les volets et stores extérieurs pendant la journée
- Ouvrir les fenêtres pour aérer la nuit
- Eviter les cuissons longues et l’usage des appareils électriques qui dégagent de la chaleur
- Végétaliser l’intérieur du logement et ses extérieurs
- Humidifier l’air intérieur (mettre un linge humide devant le ventilateur, utiliser des brumisateurs, …) mais avec modération pour éviter de créer un climat tropical
Certes, en cas de canicule, c’est souvent considéré comme un pansement sur une hémorragie. Alors que faire ? Quelle alternative à la climatisation ?
Revoir l’isolation de son habitation
Avant d’installer une climatisation, avez-vous cherché d’autres solutions ? Des solutions plus pérennes, qui répondent tant au confort d’été qu’au confort d’hiver…
Par exemple, l’isolation des murs et de la toiture permettra de conserver de l’inertie. Cette masse mettra ainsi plus de temps à se réchauffer l’été et restera frais plus longtemps. Vincent Legrand, Président de Dorémi en parle sur C8 >> regardez la vidéo !
Comment choisir entre une isolation par l’intérieur et/ou par l’extérieur ?
Cela dépend de la configuration de la maison, façades en pierres apparentes ou murs mitoyens… Dans tous les cas, il est essentiel d’assurer la continuité de l’isolation entre les parois pour éviter les ponts thermiques et ainsi limiter la transformation de celles-ci en radiateur l’été !
Et avez-vous pensé à la ventilation double flux
La ventilation double flux, comme tout système de ventilation, a pour fonction de renouveler l’air intérieur de la maison pour assurer une bonne qualité de l’air.
Mais à la différence de la ventilation simple flux, elle est équipée d’un échangeur thermique entre l’air neuf entrant et l’air extrait du logement. En hiver, cet échangeur permet de transférer une partie de la chaleur de l’air extrait de la maison pour réchauffer l’air entrant.
Et en été, son fonctionnement avec by-pass permet de faire entrer directement l’air extérieur lorsqu'il est plus frais que l’air intérieur ou de le faire passer dans l’échangeur pour lui faire perdre quelques degrés dans le cas inverse.
C’est la clé de voûte d’une rénovation dite performante !
Et si vous envisagiez une rénovation performante pour un véritable confort été comme hiver !?
Afin d’éviter que votre maison se transforme en réfrigérateur l’hiver et en four l’été, tout en évitant d’installer une climatisation, une rénovation performante est LA solution.
Elle vous permettra également de réduire votre consommation d’énergie et donc vos factures (par 4 jusqu’à 8).
Votre maison sera saine et agréable (sans moisissure ni pathologies) et plus écologique (moins d’émissions de gaz à effet de serre).
Si vous ne savez pas par où commencer et si vous vous interrogez sur une rénovation énergétique pour votre maison, posez-vous les 10 bonnes questions avant de vous lancer.
Installer une climatisation chez soi, comme vous avez pu le constater, n’est pas forcément l’équipement idéal ou la solution adéquate. Ni pour vous, ni pour la planète !
Le premier enjeu pour réduire la température est bien entendu d’éviter de produire plus de chaleur ! Pour y parvenir, accélérons la rénovation énergétique des bâtiments (résidentiels et tertiaires) de manière performante.
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