Atteindre la performance énergétique maximum en rénovant une maison ancienne, c’est possible ! Cela nécessite de prendre en compte les qualités et les contraintes de la construction et de son environnement afin d’opter pour des choix de travaux coordonnés, les bons matériaux et équipements et leurs mises en œuvre adaptées à votre maison.
Qu'est-ce qu'une maison ancienne ?
En rénovation énergétique, et dans le contexte actuel, tous les bâtiments d’avant 1975 sont considérés comme anciens, car la date de leur construction est antérieure à la première réglementation thermique instaurée suite au premier choc pétrolier de 1973. Cet événement a déclenché la première prise de conscience contemporaine de la nécessité d’économiser l’énergie. Dès 1974, la première Réglementation Thermique est mise en place pour les bâtiments neufs d’habitation. Elle a pour objectif de baisser de 25 % la consommation énergétique des bâtiments en imposant la mise en place d’une fine couche d’isolation (4 à 6 cm d’isolant ou doublage de brique des murs extérieurs avec lame d’air) et l’installation d’une régulation automatique des systèmes de chauffage.
C’est sur ce parc ancien qu’il faut agir en priorité pour rénover performant, puisqu’il représente en part et en nombre le plus important gisement à rénover thermiquement pour réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre (la plus grosse part des étiquettes F & G considérées comme « passoire thermique »).
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Un peu d’histoire pour comprendre
Les matériaux utilisés dans la construction des maisons individuelles sont fortement liés aux contraintes économiques et politiques :
- L’époque moderne marque un tournant dans l’histoire de la construction avec la mise en place d’une production industrielle de certains matériaux, comme les briques.
- La politique de reconstruction de 1948 définit trois priorités, dont l’industrialisation des techniques de construction. Les blocs de béton et les briques sont alors produits à grande échelle et deux types de logements ont éclos partout en France : les Habitations à Loyer Modéré (HLM) et les pavillons béton ou préfabriqués (Phoenix par exemple).
- La période des Trente Glorieuses qui a entraîné une accélération des constructions de logements utilisant principalement les blocs béton de granulats courant (parpaings) qui règne en maître dans la construction de maisons individuelles depuis la seconde moitié du XXe siècle.
Jusqu’en 1975, la forte croissance industrielle est facilitée par un accès aisé à l'énergie à bas coût (énergies fossiles en particulier) et par le développement technologique. À l’instar des produits de consommation courante, les matériaux et les équipements dédiés à la maison individuelle se développent largement pour le marché de la construction neuve. Le marché spécifique de la rénovation n’existe pas encore et il faudra attendre une époque récente pour le développement d’un marché adapté à la rénovation des bâtiments existants.
En France, on peut considérer globalement qu’un tiers des logements datent d’avant 1948, un deuxième tiers se situent entre 1948 et 1975 (premier choc pétrolier), le dernier tiers regroupe les constructions qui ont pu bénéficier à des niveaux très variés de préoccupations énergétiques (après 1975). Pour les maisons individuelles, ces proportions sont plus importantes encore sur la période d’avant 1948. Il est indispensable d’embarquer les maisons anciennes vers des rénovations performantes.
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Principes préexistants du bioclimatisme dans les maisons anciennes
À l’inverse des constructions de l’après-guerre et de l’industrialisation de la filière, on peut considérer que la majorité des constructions de logements individuels d’avant 1948 étaient conçue avec du bon sens en prenant en compte les apports, les contraintes et les interactions entre le climat et l’écosystème de l’environnement. Ces règles de construction adaptées au contexte n’ont pour but que le confort des occupants et l’usage des bâtiments : il s’agit de se protéger des aléas du climat (froid/chaud, vent, pluie, etc.) et de profiter de ses bienfaits (lumière, chaleur ou fraîcheur naturelle selon la saison, brise douce, etc.). Lorsque le logement en bénéficie encore, il est nécessaire de conserver ces éléments naturels et modes constructifs pour préserver le confort thermique du logement.
Les matériaux des maisons anciennes
Les matériaux utilisés pour la construction des maisons avant 1948, étaient interdépendants des ressources locales. Par exemple, les dimensions des maisons sont régies par les longueurs des bois de charpente disponibles à proximité ; les pentes de toiture se dressent selon les contraintes climatiques régionales ; les couleurs et matériaux de couverture sont celles des matériaux locaux ou traditionnellement acheminés par les voies de communication de l’époque, etc. Des filières courtes « éco-construction » et « bio/géo-sourcée » existaient déjà (et redeviennent d’actualité).
C’est ce mixe des formes, profils, matériaux et couleurs qui fait l’identité de notre patrimoine local dans chacune de nos régions, à la ville, comme à la campagne.
Il est donc essentiel de se préoccuper de la rénovation des maisons anciennes pour préserver ce patrimoine local qui est souvent l’essence même de l’identité d’un territoire, tout en l’adaptant à nos besoins contemporains et à la nécessaire transition énergétique.
La rénovation d’une maison existante a un impact moindre sur l’environnement que la construction neuve. La végétation présente sur les parcelles des maisons anciennes est souvent bien installée, certains arbres peuvent avoir déjà mis plus de cinquante années à se développer, la faune et la flore sont présents et il y a lieu de les préserver. L’ombrage et la fraîcheur des plantations, par exemple, participent aux principes de bioclimatisme de la maison et ont déjà un impact sur le confort thermique d’été de la maison.
Qualités intrinsèques des matériaux dans les maisons anciennes
Dans ces maisons anciennes (avant 1948) chaque élément structurant n’est pas là par hasard : chaque élément est à sa place, a une fonction bien précise ! Les matériaux sont choisis, retravaillés et utilisés selon leurs caractéristiques.
Selon les modes constructifs, les murs des maisons anciennes peuvent être plus ou moins sensibles à l’humidité, permettre des échanges thermiques plus ou moins important, apporter un déphasage thermique propice aux besoins climatiques du cycle journalier. Nombreuses qualités dont sont dépourvues les maisons en béton plus récentes. C’est pourquoi, il y a lieu de distinguer dans l’approche de la rénovation thermique, les maisons selon leur période de construction.
Importance de l’état des lieux architectural dans la rénovation des maisons anciennes
Pour faire les bons choix d’actes et de combinaisons de travaux, il est nécessaire de s’attacher à l’état des lieux architectural de la maison ancienne (composition des parois, contraintes extérieures, environnement…). Ces choix devront avoir un effet durable tant du point de vue du gain énergétique que de la durabilité de la construction et des transformations engagées. Cette étape permettra de comprendre le comportement de chaque paroi (contraintes structurelles, environnementales…) avant toute intervention. À titre d’exemple, la plupart des isolants à base de polystyrène est peu recommandable sur certains murs de maçonnerie ancienne qui doivent favoriser l'évacuation de l'humidité sous forme liquide (capillarité) ou sous forme de vapeur (perméabilité à la vapeur d'eau), ce que le polystyrène ne permet pas.
Conservation ou évolution de la maison ancienne
De tout temps, les constructions ont subi des modifications, adaptations, transformations, agrandissement, reconstructions sur des périodes plus ou moins étalées dans le temps (sauf peut-être la pyramide de Khéops… Et encore, il y a débat). Ces modifications ont toutes pour origine de s’adapter à la fonction, à l’usage, aux besoins économiques, sociétaux, environnementaux ou réglementaires. S’il est important de conserver des traces des différentes époques de construction pour comprendre et garder en mémoire, il est tout aussi primordial d’adapter l’existant aux évolutions et aux contraintes contemporaines (dont le confort thermique, la qualité de l’air intérieur, la baisse des factures énergétiques et la préservation du bâti).
La rénovation d’une maison ancienne est une transformation. Tout est une question d’équilibre : choix, compromis et solutions innovantes entre préservation du patrimoine, des caractéristiques architecturales remarquables, du caractère esthétique, des besoins d’adaptation et d’usages (accessibilité, adaptabilité, besoins de confort, d’évolution, performance énergétique) et bien sûr du financement.
Il est indispensable de comprendre les caractéristiques et le comportement des murs d’une maison ancienne pour pouvoir adapter les interventions qui vont transformer les phénomènes physiques et notamment hygrométriques de la construction. Pour y parvenir, faites-vous accompagner par des professionnels avertis en capacité de vous guider et de vous proposer des solutions adaptées à la recherche de performance compatible avec les caractéristiques intrinsèques de la maison ancienne : de la restauration, restructuration au « relooking » complet – bonne alternative à la construction du neuf – cela contribuera à la revalorisation de votre bien à hauteur de 5 % par saut d’étiquette énergie.
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