A ce jour, la rénovation performante en une étape est accessible… parfois. Des freins techniques, financiers ou de planning ne permettent pas à tout propriétaire ou bailleur de réaliser LE chantier tout en un.
La rénovation performante par étape est la solution déployée par Dorémi pour accompagner ces projets. En effet, une rénovation performante est possible en 2 étapes (3 étapes dans certains cas). Pour cela, il convient d’anticiper les travaux des futures étapes afin de ne pas dégrader l’étanchéité à l’air et les travaux déjà réalisés, c’est ce qu’on appelle avoir une « vision globale » du projet. La première étape devra cependant être conséquente (2 ou 3 lots de travaux) et comprend systématiquement l’installation (ou remplacement) d’une ventilation. Une problématique apparaît pour le chauffage : que faire dans les cas d’une rénovation partielle avec la conservation d’un poêle ou insert bûche existant non étanche ?
Quels sont les impacts pour ces rénovations conservant un moyen de chauffage bois bûche non étanche ?
Un projet de rénovation performante nécessite de travailler l’étanchéité à l’air de l’enveloppe de la maison. Dans ce cas, et lorsqu’un poêle non étanche est conservé (l’air de la pièce est utilisé pour la combustion), il y a un risque élevé que le poêle/insert se trouve privé des amenées d’air parasites (supprimées par une bonne étanchéité à l’air) et qu’un « contre tirage » advienne lors de l’utilisation d’une hotte et/ou d’un système de ventilation SF par extraction.
Ce déficit d’amenée d’air engendre une mauvaise combustion et donc odeurs, noircissements des murs et plus dangereusement présence de gaz de combustion type monoxyde de carbone, mortels pour les habitants si pas détecté à temps.
La bonne combustion du poêle conservé lors de la rénovation sera fortement liée à la bonne gestion des flux d’airs dans le logement. La Ventilation Double Flux a l’avantage de mettre la maison à l’équilibre au niveau des débits contrairement à la VMC Simple Flux qui entraîne automatiquement une mise en dépression de la maison. Des problèmes d’allumage des feux et le contre tirage (identifiable par exemple par des refoulements de fumée) peuvent apparaître.
Cependant, le système de chauffage au bois doit bénéficier d’une amenée d’air dans la maison et cela ne pourra pas être le rôle de la ventilation car les débits demandés par le poêle sont trop importants.
Il est possible, sous conditions, de conserver un poêle ou insert bûche non étanche
dans une rénovation Dorémi.
Bonnes pratiques lorsqu’un poêle non étanche est conservé dans la première étape d’une rénovation performante
On vient de voir qu’une Rénovation Performante Par Étape en conservant le poêle ou l’insert à bois performant mais non étanche est donc possible sous certaines conditions même si déconseillé.
La conservation du foyer existant doit avoir à minima une arrivée d’air dédiée à proximité (cela engendre une forte dégradation de l’étanchéité à l’air de la maison). Des systèmes d’arrivée avec clapets ou fermeture doivent être envisagés dans ce cas.
Dans la Rénovation Performante Par Étapes (RPPE) avec conservation du poêle bûche existant non étanche, il est indispensable :
- d’installer la ventilation double flux performante lors de la 1ère étape de travaux ;
- de déposer les hottes à extraction ou les convertir en hotte à recyclage (la plupart des hottes permettent cette conversion) ;
- de créer une arrivée d’air, à proximité de l’équipement de chauffage, lors de la 1ère étape de travaux si le poêle ou insert bûche existant est conservé.
En fonction des appareils et de la configuration des habitations, il existe plusieurs façons d’acheminer l’air comburant jusqu’au foyer soit :
Par un conduit concentrique (deux conduits l’un dans l’autre) lorsque l’appareil est compatible. Dans ce cas, l’amenée d’air et l’évacuation de la fumée sont gérées par le même système (se référer au DTA spécifique à la gamme et aux recommandations du fabricant) ;
Par une canalisation rigide ou flexible par le sol ou pour le mur (diamètre 125 mm mini pour appareil bois bûche) ;
Par une grille d’aération avec clapet obturateur lorsque le foyer est directement adossé à un mur extérieur.
La réglementation préconise l’installation d’un poêle à bois étanche qui puise l’air pour la combustion via un système d’arrivée d’air direct. Ce tuyau étanche, raccordé depuis l’extérieur de la maison au poêle, permet la régulation de l’air. Il préserve l’air ambiant de la pièce et fonctionne en autonomie. L’étanchéité de la maison et sa ventilation sont ainsi garanties.
Autres conséquences d'un chauffage bois bûche non étanche
La rénovation performante engendre de faibles besoins de chauffage (environ 40 Watt/m2 en besoin de chauffage soit 4kW pour une maison de 100 m2). La conservation du moyen de chauffage bois bûche existant comme chauffage principal va très souvent entraîner une surchauffe dans la maison sauf dans le cas d’un poêle existant de petite puissance (ce qui est rare).
Le réflexe fréquent de l’utilisateur pour lutter contre cette surchauffe va être de diminuer les arrivées d’air primaire afin de « minimiser » la chaleur. Cela aura pour conséquence de contribuer à l’encrassement de l’appareil et du conduit par la dégradation de la combustion. Il va également y avoir une augmentation des consommations de bois et des risques d’intoxication.
Un comportement différent selon le système d’isolation : intérieure ou extérieure
Il est intéressant de noter que le comportement de l’usager sera sans doute différent selon le type d’isolation : extérieure ou intérieure.
L’utilisateur fera une utilisation du type « flambée ponctuelle » dans le cas d’une isolation extérieure. En effet, les matériaux inertiels (murs, refend, cloison de distribution lourde) accumuleront la chaleur. L’étanchéité à l’air - elle - permettra de diminuer les apports de chaleur nécessaire. Ce confort « rayonnant » entrainera une moindre utilisation du poêle ou insert.
Dans le cas d’une isolation par l’intérieur, le fonctionnement en « flambée ponctuelle » sera moins pertinent. L’isolation intérieure coupera l’accès de la chaleur à la majorité des matériaux inertiels. En conclusion, il y aura donc très peu de « décharge calorique » possible après la flambée.
Comme expliqué ci-dessus, on peut résumer ainsi :
- si le poêle ou insert n’a pas une combustion performante (absence de double combustion, pas d’amenée d’air directe, mauvaise étanchéité au niveau de la porte…), il faut le remplacer dès la première étape de travaux de rénovation performante ;
- si le poêle ou insert existant à une combustion performante, il peut être conservé sous certaines conditions.
Plusieurs cas de figure se présentent alors :
- s’il est étanche mais sans prise d’air extérieur directe, il faut vérifier si le modèle accepte un raccordement sur air extérieur
- s’il n’a pas de prise d’air extérieure possible, il faudra IMPERATIVEMENT une amenée d’air à proximité du poêle ou insert.
Lors de la seconde étape de la rénovation performante, il faut prévoir la dépose du poêle existant et le remplacer par un modèle plus adapté :
- étanche et donc raccordé sur l’air extérieur pour sa combustion ;
- puissance correspondante au logement rénové c’est-à-dire avec une faible puissance et/ou modulant ;
- faibles émissions de particupes et bon rendement de production de chaleur.
En complément du matériel, il faut condamner l’ancienne arrivée d’air que remplace l’arrivée d’air comburant direct dans le foyer du nouveau poêle ou insert et gérer l’étanchéité du conduit d’évacuation des fumées (si conservé).
Dans tous les cas, la conservation d’un système bois bûche existant non performant, non étanche à l’air et sans prise d’air extérieur, ne pourra pas satisfaire au référentiel de rénovation performante DOREMI et devra être remplacée lors de la seconde étape de travaux à minima.
Pour aller plus loin sur la rénovation par étapes avec un poêle posé avant ou après un lot d’isolation :
