Nous avons démontré lors de nos précédents articles, les bénéfices significatifs d’une rénovation énergétique performante : des factures de chauffage divisées par 4 à 8, une revalorisation de + 15 % de la valeur patrimoniale et bien-sûr une maison plus belle et confortable (chaude en hiver et fraîche en été) avec une division des émissions des gaz à effet de serre, donc un logement plus écologique !
Mais qu’en est-il des impacts sur la santé de la rénovation énergétique ?
Les passoires énergétiques en France : un enjeu sanitaire primordial
Environ 5 millions de ménages sont aujourd’hui en situation de précarité énergétique, chiffre qui va augmenter compte tenu de la hausse du coût de l’énergie.
Ces occupants de logements en DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) classés E vivent le plus souvent dans une passoire thermique ! Ces logements énergivores ont des impacts significatifs tant environnementaux, socio-économiques, que sociaux-sanitaires.
En quoi les passoires énergétiques sont-elles néfastes pour la santé ?
Un logement avec de nombreuses fuites d'air et non isolé risque de dégrader fortement le confort pour les occupants : courants d'air, sensation de mur froid…
À cause de l’insalubrité de l’habitat et des températures intérieures, les occupants sont exposés à un risque élevé pour leur santé et sont susceptibles de développer des maladies cardio-vasculaires et des problèmes respiratoires (allergies, asthme, toux sèche, irritation des muqueuses du nez, de la bouche et de la gorge).
Dans certains cas, les occupants bouchent les entrées d'air, y compris des grilles prévues pour la ventilation, afin de limiter ces sensations de froid. La qualité de l'air est fortement dégradée (concentration de CO2, risque d'asphyxie en présence de poêle ou de chaudière prenant l'air dans la pièce, ...). Cette mauvaise ventilation n'évacue plus l'humidité du logement qui risque de se condenser sur les murs froids. C'est une des raisons d'apparition de moisissures. Suite à une exposition répétée à ces mauvaises conditions de vie (chaque saison hivernale, sur plusieurs années), d’autres pathologies peuvent apparaître : maux de tête, fatigue chronique, irritation des yeux et problèmes de peau.
Nous faisons souvent référence au froid hivernal et à l’humidité, mais les étés caniculaires de ces dernières années sont tout aussi néfastes pour la santé.
Nous n’avons pas tous le même système immunitaire et les conséquences peuvent être dramatiques, voire mortelles. Les enfants en bas âge et les séniors, plus fragiles, sont les plus touchés. Mais pas seulement !
Pourquoi les ménages précaires sont les plus touchés ?
La mauvaise qualité d’isolation des logements est souvent responsable de températures intérieures basses en hiver et élevées en été. Ces passoires thermiques, au DPE F ou G (aujourd’hui appelé diagnostic de performance énergétique) sont occupés en grande majorité par des familles modestes
De plus, les ménages à faibles revenus ont tendance à chauffer peu, bien au-dessous des 19° recommandés. La flambée des prix de l’énergie ne va non seulement pas aider cette catégorie socio professionnelle mais va également toucher des ménages aux revenus intermédiaires qui ne pourront pas absorber cette augmentation significative du coût de la vie.
Selon l’ONPE (Observatoire National de la Précarité Énergétique), 14 % des ménages estiment avoir souffert du froid à l’intérieur de leur logement pendant l’hiver 2019-2020. Qu’en sera-t-il cet hiver ?
Beaucoup de français vont se retrouver en situation de « précarité énergétique » ! Car selon le Ministère de la transition écologique, 1,3 million de logements sont concernés et considérés comme très énergivores.
Un coût social significatif !
Dans ces logements étiquetés F et G, les occupants ont une probabilité de 1/18 de souffrir d’un problème de santé dans les douze prochains mois et de 1/4 pour les ménages sous le seuil de pauvreté (d’après la méthode initiale HHSRS - Housing Health and Safety Rating System - et adaptée en France par le service des études médicales d’EDF - Ezratty et al., 2018)*.
Outre l’absence de confort ou la perte de bien-être des occupants, il existe un coût social significatif dû aux dépenses de santé prises en charge par l’Assurance maladie liées aux pathologies citées précédemment.
Il faut rénover ces passoires énergétiques. Cela devient urgent pour leurs occupants, pour l’économie de notre pays et bien entendu pour l’environnement !
Quels sont les impacts sur la santé d’une maison bien rénovée ?
Les différents bénéfices, après une rénovation énergétique du logement, sont très significatifs. Un outil permet d’évaluer les bénéfices pour la santé après une rénovation performante (objectif BBC respecté ).
Une maison confortable été comme hiver
Les logements non rénovés sont des passoires pour la chaleur, été comme hiver. Ainsi, il fait trop chaud dans les logements en été et trop froid en hiver.
Pour que ces habitations deviennent confortables en toutes saisons, il faut les rénover efficacement et pour y parvenir des postes incontournables sont à envisager tels que l’isolation thermique des parois (intérieure ou extérieure). Il est très important d'avoir une vision globale du projet pour assurer la continuité de l'isolation entre chaque parois (mur, toit, sol, fenêtres). C’est pourquoi, la réfection de la toiture doit être aussi envisagée, ainsi que le sol et le changement des menuiseries.
Et pour limiter les fuites parasites d'air, il est important d'ajouter une membrane spécifique entre l'isolant des parois et le logement.
En hiver, la chaleur reste à l’intérieur, le froid à l’extérieur et vis versa l’été.
Pour obtenir une performance énergétique élevée, il faut également bien choisir son système de chauffage : poêle, chaudière, pompe à chaleur (PAC), toutes les solutions de chauffage sont adaptées à une rénovation performante si elles sont correctement dimensionnées.
Grâce à une ventilation (VMC) double flux, l’air intérieur reste sain. La VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) double-flux filtre l’air extérieur, évitant ainsi la pollution et les allergènes. De plus, elle récupère la chaleur extraite pour soit préchauffer l’air soufflé (hiver), soit la rafraîchir (été). La ventilation double flux peut aussi participer au rafraîchissement nocturne l’été en soufflant l’air extérieur directement dans les pièces de vie . C’est un système de ventilation performant qui offre un bon taux de renouvellement d’air et de nombreux avantages pour la santé.
Ventiler sa maison, avec le risque de faire entrer des allergènes, devient occasionnel, la VMC s’en charge !
> Retrouvez en détail les principaux postes de travaux pour réaliser une rénovation performante.
Une qualité de l’air intérieur sans aucune mesure !
Grâce au combo “étanchéité à l’air & double flux” , on respire mieux et on gagne en confort de vie ! On limite ainsi les infections respiratoires. L’humidité et les polluants (Co2 & COV) sont évacués.
Les habitants équipés de VMC double flux témoignent :
« il y a des avantages pour la santé », « l’air est plus sain », « plus pur », « on respire mieux » et « Il n’y a pas de mauvaise odeur dans la chambre le matin »...
Une eau saine et à la bonne température
La production et la distribution d’eau chaude sanitaire sont également à soigner.
Malheureusement dans certains logements, les réseaux de distribution d’eau chaude sont vieux. Les tuyaux encrassés par un dépôt de calcaire devront être également remplacés.
Pour réduire le coût de son eau chaude, il est important de limiter la température du ballon (55°C maximum), d’isoler le ballon pour limiter ses pertes de chaleur et d’isoler la distribution qui pourrait passer dans des volumes froids (cave, garage, combles, …).
On gagne en confort et on renforce sa santé !
N’attendez pas d’avoir froid !
Attention, toutes les rénovations ne se valent pas !
Les impacts sur la santé d’une isolation mal réalisée
Outre le mauvais rapport qualité de vie/coût de la rénovation, une isolation mal faite peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. Il y a un lien direct entre l'humidité et les pathologies du bâtiment mais aussi de l’habitant, à cause d’un traitement d’air insuffisant, d’un système de ventilation inefficace et/ou d’une mauvaise étanchéité du bâti.
Ainsi, malgré une isolation récente et partielle, certaines pièces restent glacées, les murs et le plancher sont froids. L’isolation est déficiente soit parce qu’elle est partielle (un mur ou un toit non isolé...) soit parce que l'interface mur-sol ou mur-fenêtre sont mal traités.
Par exemple : isolation du mur sans isoler les retours vers les fenêtres
Le mur est froid et les moisissures apparaissent, avec son lot de rhumes, angines et allergies…
Retour à la case départ !
Quels sont tous les points de vigilance avec les travaux par étapes ?
Le choix d’un système de ventilation performant
La Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) est un organe essentiel dans une maison et la clé de voûte d'une rénovation. Par sa filtration, elle apporte une qualité d’air au logement qui est bien renouvelé. On y gagne en confort de vie.
Encore faut-il bien la choisir et qu’elle soit bien posée !
Le ventiliste doit poser sa VMC et ses gaines sans créer de pathologies dans la maison ni de fuite… Une bonne coordination entre les différents artisans (menuisier, chauffagiste…) est essentielle. C’est pour cette raison que le travail en groupement est une force.
Choix de matériaux biosourcés (ou pas)
Des matériaux biosourcés peuvent être envisagés lors d’une rénovation performante car ils répondent aux enjeux environnementaux. Que ce soit dans une démarche écologique, pour une baisse significative des factures de chauffage, un gain de confort… Le questionnement quant à l’utilisation de matériaux sains, d’origine naturelle est légitime.
Ils sont hygroscopiques et apportent un gain de confort significatif. Mais attention à bien choisir son isolant biosourcé s’il y a un risque notamment de condensation de vapeur d’eau dans vos murs. Faire appel à des artisans qualifiés et ayant une bonne connaissance de ces matériaux permet de bien choisir son isolant thermique biosourcé (laine de bois, paille, laine de chanvre, lin…).
Avec l'augmentation du coût de l’énergie, le “mal logement” est sur le devant de la scène, omniprésent dans les médias. Comment obtenir la sobriété énergétique demandée quand on n'arrive déjà pas à atteindre les 19° demandés !
Le Nouvel Obs titrait “Liberté, égalité, sobriété : comment concilier transition écologique et justice sociale”. Les Français doivent se préparer à davantage d’« efforts » et de « sacrifices » dixit le chef de l’État.
Et si on commençait par rénover nos passoires énergétiques ?! Et concilier avantages pour la santé avec bénéfices pour l'environnement…
